Logo Jurishop.fr

Jurishop, les prestataires des avocats, juristes, notaires...

ANNUAIRE > Meilleures pratiques

Favicon-Jurishop

Appuyer sur un bouton pour générer une traduction ultra rapide, c’est désormais chose possible… (1ère partie)

Dernière mise à jour: 2021

Quel gain de temps, d’énergie et d’argent ! Surtout quand on sait combien il est difficile de trouver de bons traducteurs spécialisés capables de traiter les demandes des clients dans la minute avec un niveau de qualité toujours égal, une terminologie harmonieuse, un style respectueux de l’image « corporate ». Autant de paramètres présents dans le cahier des charges des utilisateurs des services de traduction, difficiles, voire impossibles à satisfaire malgré les promesses des agences. C’est surtout le facteur temps-qualité qui pose problème. Et si les outils d’aide à la traduction ont très largement permis d’améliorer les délais de traitement sans sacrifier la qualité, il est toujours impossible d’obtenir une traduction parfaite d’un texte spécialisé et technique de plusieurs milliers de mots en quelques heures. 

[ Article proposé par un Partenaire ]

Pourtant les belles promesses et des annonces qui font rêver se sont multipliées ces dernières années : un livre entier, Deep Learning, a été traduit par un logiciel avec seulement 15 à 20% de modifications humaines, sur des extraits de journaux traduits du chinois vers l’anglais, la « machine » a réussi à égaler l’humain selon un article des Echos, chez Ebay "une amélioration modérée de la traduction automatique a permis d’augmenter les exportations de 17 % à 20 % " sur une période de 6 à 12 mois, l’an passé Crédit Agricole annonçait que ses coûts annuels de traduction avaient été ramenés à 30 000 EUR, contre 1M avant, grâce à la traduction automatique. Sur Facebook, 4 milliards de traductions sont réalisées quotidiennement avec l’affichage automatique des contenus étrangers dans notre langue maternelle. Et comble de l’émerveillement, il n’est pas rare de lire que les logiciels donnent des résultats qui s’avèrent meilleurs que le travail d’un traducteur humain (sans que cela soit toutefois étayé d’exemples précis). De quoi faire rêver les acheteurs de traduction et plonger dans une véritable crise existentielle tout traducteur consciencieux qui cumule diplômes, spécialisation et plusieurs années d’expérience. En règle générale on considère qu’au minimum 5 années d’expérience après l’obtention du diplôme sont nécessaires pour professionnaliser un traducteur spécialisé.

Alors où en sommes-nous réellement avec la traduction automatique ?

Vais-je devoir mettre mes collaborateurs, qui traduisent depuis 15 ans des documents juridiques et financiers souvent très techniques, à la porte ? Vais-je devoir leur annoncer qu’à partir de maintenant ils ne traduiront plus mais reliront le travail d’un robot ?

Lorsqu’on interroge les utilisateurs de solutions professionnelles de traduction automatique, les réponses sont quasi unanimes : la traduction automatique est intégrée par nombre de grandes organisations pour la communication interne, mais on ne confierait pas la traduction de documents techniques et/ou sensibles à une machine et lorsqu’elle est intégrée pour la traduction de documents techniques, la relecture, ou plutôt la post-édition, par un humain reste incontournable, et il n’est pas encore avéré qu’une traduction par machine avec post-édition humain soit réalisée plus rapidement qu’une traduction humaine assistée par la machine, pour un niveau de qualité égal. En effet un traducteur professionnel spécialisé disposant de bonnes mémoires de traduction peut travailler très vite, à raison de 5000 à 6000 mots par jour. Une gestionnaire de la documentation technique d’une grosse entreprise industrielle allemande utilisant une solution professionnelle de traduction automatique nous confiait récemment que le volume moyen de mots relus en post-édition sur les documents traduits par sa solution de traduction automatique était de 5000 à 7000 mots par jour.

Aujourd’hui la traduction automatique a des limites et les experts les plus aguerris considèrent qu’il faudra encore une vingtaine d’années pour les surmonter. Encore 20 ans avant qu’un seul clic puisse générer une traduction parfaitement fiable.

Quand et comment utiliser la traduction automatique ?

-  La traduction automatique peut être utilisée pour des documents répétitifs.
-  La traduction automatique, ça se prépare : les rédacteurs de documents doivent et devront adapter leur technique d’écriture pour que les documents soient plus aisément traduits par les logiciels de traduction automatique.
-  Notre expérience nous a montré que la traduction automatique n’est pas fiable pour des documents juridiques, elle peut générer de graves erreurs et elle ne permet pas encore de gagner du temps dans ce domaine.
-  De plus en plus fréquemment des clients nous soumettent des traductions automatiques de documents juridiques pour relecture et les résultats ne sont quasiment jamais exploitables à moins qu’elles aient été réalisées avec un logiciel de traduction personnalisé, entraîné avec des mémoires de traduction spécifiques, nettoyées dont seules disposent certaines agences de traduction, banques ou grandes sociétés.
-  Les solutions de traduction automatique qui sont à l’heure actuelle disponibles à moindre coût, voire gratuitement, ne sont pas exploitables pour des documents juridiques techniques et/ou sensibles.
-  La traduction juridique reste un domaine réservé à des professionnels chevronnés qui sauront intégrer les outils de traduction automatique à leurs propres outils de traduction.

Notre conclusion aujourd’hui et notre recommandation est que si vous êtes contraints pour des questions de temps et/ou de budget d’utiliser la traduction automatique, faites appel à un professionnel qui utilisera ses propres outils et qui saura vous conseiller.

A savoir :
-  Un texte traduit par un traducteur automatique nécessitera toujours une post-édition (relecture) humaine et il y aura des délais incompressibles.
-  Un traducteur professionnel sera toujours capable de reconnaître un texte traduit par un logiciel, donc il est inutile d’envoyer des traductions automatiques pour relecture à des traducteurs en les faisant passer pour des traductions humaines.

Dans quels cas utiliser la traduction automatique :
-  Communication interne (discussion par chat, ou email).
-  Traduction rapide de conversations écrites, ou de textes dans un cadre de « dégrossissage » pour trouver les éléments nécessitant une traduction plus précise et fiable.
-  Traduction de documents répétitifs, rédigés de manières simple et non alambiquée.

Seconde partie à lire ici.

Article de Pierre-Yves, traducteur spécialisé en droit et finance, anglais > français
Tradewords
En savoir plus sur ce traducteur ici